Itinérance de souvenirs publics

par Aurore Allo

Traces et résonances de Shapers, laissé dans différents lieux où je passais.
Traces laissées dans l’espace public, de choses écrites et ressenties, dans d’autres espaces publics.
Reliant un peu ainsi, par mon itinérance, des lieux parfois lointains.
Par la mémoire et le déplacement d’une personne, comment faire un peu (re)vivre ces gens et lieux rencontrés.

Approches toi, pour mieux comprendre.


Textes et images : Aurore Allo

Danseuse participant au projet SHAPERS

Journal de Lucía Bocanegra

SEVILLA, OCT 2016

De un día para otro estaba dentro del proyecto, de un proyecto muy grande sin ser consciente de los cambios que ocurrirían en mí y a los que, en un principio, me sentí obligada a realizar en menos de dos semanas.

Después de pasarme toda la vida trabajando con la necesidad de tener un suelo de linóleo, liso, limpio, acomodado para bailarines; me encontré con la posibilidad de trabajar en espacios reales, con muchos más volúmenes y texturas reales, palpables.

Empecé a descubrir las millones de posibilidades que podría encontrar con estos nuevos elementos del día a día, ya que estos elementos creaban un espacio concreto, con adjetivos e historias propias.

Por lo que entendí, me centré en introducirme en ese espacio de la forma más natural, tacto e intenciones reales. Quería desestructurar mi mente y cuerpo de bailarina de escenario y ser persona. Me puse objetivos en base a los principios básicos de la técnica de Ex-Nihilo:

  • Mantener la energía desde el principio hasta el final del entrenamiento
  • Coger más riesgo, confiar respirando, sintiendo y utilizando los apoyos
  • Observar las direcciones que toma mi cuerpo sabiendo claramente de dónde parte el movimiento.

Así fue mi primer contacto con este trabajo, mucha información mental y física en muy poco tiempo. Más tarde, asentándolo todo, descubrí que a más intensidad, más “sin pensar” y “sin cuidar” lo que se hace; más de verdad y real es el resultado. Con este riesgo se convierten en posible lo imposible desde la razón.


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Texte et images : Lucía Bocanegra

Danseuse participant dans le projet SHAPERS

Journal de Natacha Kierbel

Ces textes ne sont pas vraiment ceux d’un journal de bord puisque je les ai tous écrits après la fin du projet, mais ils retracent à travers les différents lieux, l’évolution de Shapers. J’ai tenté de donner un aperçu de ce qui m’avait le plus marqué et le plus touché tout au long de cette expérience. Je ne parle pas de tous les lieux où nous sommes allés, ça serait trop long; je ne parle quasiment pas des aspects négatifs non plus, bien qu’il y en ai eu sur différents sujets, car autrement je n’aurais pris aucun plaisir à écrire.
Ce qu’il y a dans ces textes, c’est ce dont je veux garder la trace, pour moi-même, pour ceux qui ont rendu ce projet possible et pour ceux que ça intéresserait.

Casablanca

Deuxième résidence, premier jour de répétition, première fois que je danse dans la rue…

Au sol, le béton, des morceaux de verre, des crottes de pigeon, quelques emballages. Je me demande comment je vais pouvoir aller au sol, comment je vais pouvoir danser tout simplement. Les voitures, le bruit, les gens, les immeubles, tout à coup je me sens comme une fourmi perdue dans l’univers. La danse; j’ai l’impression d’essayer de casser un mur à main nue. Pendant cette résidence, je découvre une nouvelle manière de travailler, une autre façon d’aborder la danse. C’est un style dans lequel je ne me sens pas encore à l’aise, c’est donc compliqué de trouver la place de faire des propositions et de retrouver son identité là dedans bien que ce soit excitant de découvrir une nouvelle matière.

Ce qui m’a marqué au Maroc, c’est d’abord l’intérêt que les gens dans la rue portaient à notre travail, la force de leur présence et leur bienveillance. Et puis ce sont les couleurs,

les fruits, le bordel dans les rues qui à l’air de te dire « mets toi à l’aise, fais comme chez toi, reviens quand tu veux ». Bien sûre j’ai très envie d’y retourner!


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Texte et image : Natacha Kierbel

Danseuse participant au projet SHAPERS

Réflexions sur la presentation à Budapest

-Fanni Nánay, Directrice du PLACCC Festival

 

En tant que programmatrice d’un festival, habituellement je vois une performance ou un projet artistique seulement une fois (ou j’en entend parlé ou je lit à ce sujet) avant de l’inviter à faire partie de notre programme. C’est pourquoi c’était exceptionnel pour moi de pouvoir suivre SHAPERS pendant une longue période et à travers différentes villes avant de présenter la pièce à Budapest.

La première fois que j’ai entendu parler du projet SHAPERS, c’était à la Tanzmesse à Düsseldorf, début septembre 2016 – exactement deux ans avant la présentation à Budapest. L’idée de base d’une collaboration de danseurs de différents pays et de différentes cultures, créant un spectacle dans l’espace public et explorant les possibilités de ce type de travail, en dehors des lieux de création traditionnels, a immédiatement attiré mon attention. Je me sens privilégiée d’avoir vu la performance SHAPERS, développée dans le cadre du projet de collaboration, dans trois pays différents, dans trois contextes différents : devant une mosquée à Alexandrie, devant un musée à Sarajevo et devant un centre commercial à Marseille. Ainsi, la pièce de danse a pu rencontrer la religion, l’histoire et le commerce dans les trois villes.

Je pensais qu’il serait très pertinent de présenter SHAPERS également à Budapest – et de le confronter à la politique en quelques sortes. Le nationalisme et la xénophobie dans le discours politique officiel hongrois sont effrayants et extrêmement dangereux, donnant lieu au genre d’actes lorsque des personnes à la peau plus sombre sont tabassés par de «vrais» Hongrois. La belle et puissante performance de 8 danseurs de pays arabes et européens représente pour moi une ouverture sur les autres et je voulais apporter cette ouverture et cette acceptation à l’atmosphère toxique créée par la propagande gouvernementale en Hongrie.

Choisir l’emplacement d’un projet artistique dans l’espace public est toujours un aspect crucial de l’adaptation locale, et il était encore plus important pour moi de trouver une place significative pourSHAPERS, pour les raisons susmentionnées. J’ai proposé plusieurs options à Anne et à Jean-Antoine par courrier électronique, mais j’étais moi-même pas convaincu que c’étaient de bonnes suggestions, j’ai pensé à la place Rákóczi et ils sont tout de suite devenues enthousiastes.

La place Rákóczi est située à la frontière d’un quartier plus pauvre et ambivalent de Budapest, habité pour la plupart par une population Rom, qui était auparavant une zone désavantagée, mais qui est en cours de développement et de gentrification ces dernières années. Nous avons programmé plusieurs projets dans ce district, très souvent en collaboration avec des habitants locaux. En outre, MindSpace est une association partenaire de notre festival et exerce ses activités dans la halle du marché, ce qui lui permet de nouer des liens étroits avec les habitants de la région. Ils nous ont également aidés à organiser la discussion d’après-spectacle dans la halle après. ses heures d’ouverture.

Je pense que notre choix pour le lieu s’est avéré judicieux. Des gens du quartier et des professionnels de la danse et de la scène culturelles hongroises sont venus voir le spectacle ensemble. À la fin, une femme Rom m’a dit : « Ces gars-là savent vraiment danser. Évidemment, nous, les gitans, le savons mieux que quiconque, mais ils y réussissent aussi très bien ».


En 2018 le festival PLACCC a continué son travail des 10 dernières années en accueillant des événements artistiques in situ dans des espaces publics et des lieux uniques. Les mots clés du festival cette année étaient le corps et la technologie ; le programme consistait principalement en des productions de danse et des projets basés sur les nouvelles technologies.

Exposition par Elsa Menad

Suivant son travail au sein du projet SHAPERS en tant que volontaire avec Momkin – espaces de possibles en Alexandrie, Egypte, Elsa Menad a crée des oeuvres qui nous montres des aperçus des danseurs dans la ville.


Elsa Menad, artiste en Arts Visuels, est étudiante en master à l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Bourges. Elle a suivi le projet SHAPERS de Marseille à Alexandrie lors du festival Nassim El Raqs. Plusieurs images ont été réalisées, vidéos, photographies, dessins, illustrations, vidéos d’animations… 

Momkin – espaces de possibles [Marseille-France] a pour but d’initier et d’accompagner des projets artistiques et culturels dans les villes et territoires du pourtour méditerranéen, à travers la mise en place d’activité de création, production et de diffusion d’œuvres artistique, la conception de projets de coopération culturelle et interculturelle, ainsi que le développement d’activités de transmission et de sensibilisation. Le festival Nassim el Raqs porté par Momkin, propose tous les ans depuis 2011 des initiatives artistiques en interaction avec la ville d’Alexandrie. www.momkin.co

Se rencontrer, s’enrichir… faire du chemin

À prendre part de cette initiative qui met en jeu les liens entre transmission / formation / création, de pair à pair, de pair à non pair, à travers une sorte d’accompagnement en tant que danseur-interprète membre de la compagnie qui la pilote, la compagnie Ex Nihilo, le projet SHAPERS m’a offert la possibilité de m’ouvrir à des périodes d’échanges, d’expériences, d’apprentissage, non seulement autour de ce qu’il serait un des points d’intersection à nous tous, la danse, mais aussi de ce que représente ce rapprochement, cette cohabitation, ce travail collectif de personnes d’horizons, moeurs et pratiques différents, tant dans le plan professionnel comme d’interaction géographique, sociale-politique, artistique, humaine, individuelle, de groupe, en équipe, moi même en étant d’origine non pas méditerranéen ni français-européen, mais péruvien-latino américain.

Participer à l’audition à Séville, contribuer à la sélection des deux candidat.e.s espagnol.e.s, a été riche, un moment marquant de par la considération des critères à prendre en compte pour le faire. Se trouver face à des danseurs/euses à sélectionner, non pas pour une pièce qui ferait parti du répertoire de la compagnie, dans laquelle on se retrouverait pairs en tant qu’interprètes, mais des danseurs/euses qui se démarquent par leur potentiel “en devenir”, leur disponibilité, leur ouverture, qui corresponde le plus au profil, aux enjeux globaux du projet, au lieu d’être remarqué.e.s de par leur expérience professionnelle principalement, ou de leur atout en tant qu’artistes affirmés dans la pratique du métier. Des danseurs/euses auxquels transmettre, imbiber d’une démarche spécifique, d’un esprit de travail, d’une approche de la danse, aboutir à la création d’un spectacle et sa part de diffusion, résultante de cette coopération entre tous les partenaires membres du projet, dans lequel le chemin pour y arriver a été peut-être le plus significatif.

Le fait de travailler en équipe avec Corinne, danseuse chorégraphe interprète parti du noyau dur de la compagnie, avec Anne et Jean-Antoine, danseurs à leur tour, chorégraphes directeurs artistiques, avec qui on a le privilège de pouvoir continuer à consolider un terreau sur lequel nos danses s’épaississent dans ce frottement physique et poétique politique en lien direct avec les lieux, leur environnement, l’endurance et la réalisation de divers projets, poser et échanger nos regards dirigés vers une même objectif, vers une même direction, s’accorder, se compléter par la mise en jeux, par la mise en entente de nos expériences, de nos points de vue et de voir, de nos sensibilités propres à chacun, a fortement contribué, il me semble, à qu’une cohérence dans la démarche de la compagnie soit transmisse. Cette dimension de travail en équipe est aussi formatrice, toujours enrichissante, très stimulante, par-dessus des aléas, des réalités propres aux conjonctures actuelles qui vont agir comme des facteurs perturbateurs, fragilisants, dont nous nous retrouvons chacune/chacun, à son échelle, à faire face et dans lesquels on cherche à se dépatouiller pour continuer d’avancer.

Participer au travail de fond, aux ajustements liés à l’adaptation in-situ pour l’étape finale juste avant que la pièce se produise en public –à Casablanca, un peu à Marseille– contribuer à donner une dynamique, à injecter de la confiance dans la prise de conscience du sens collectif émané de la pièce par l’intervention de chacune et chacun à la danser, les sentir grandir, évoluer, dédoubler en puissance, sensibilité, en écoute collective, en savoir faire, en être témoin de près puis de loin et peu à peu s’effacer pour leur laisser la place, leur place, leur autonomie à devenir directement eux les artistes en action, en mouvement, en train de danser leur singularités, leur synergie, en train de s’approprier des outils, des supports, des indications données, en train de porter en eux, et vers l’extérieur, cet immense travail traversé, ceci est plus de l’ordre du respect pour la labeur accomplie, d’une grande satisfaction, d’un énorme plaisir partagé.

-Rolando Rocha, danseur de la cie Ex Nihilo


Rolando Rocha s’initie à la scène au Pérou en 1989. Arrivé en France en 2000 pour les Ateliers du Monde au Festival Montpellier Danse, il suit la formation du Centre National de Danse Contemporaine -CNDC- d’Angers de 2000 à 2002. Par la suite, il prend part à de nombreux projets notamment au sein de compagnies : Patrick Le Doaré, UnterwegsTheatre (A), Pal Frenak, Chatha, La Baraka, Kubilai Khan Investigations, Maguy Marin… Au Pérou, il participe de manière ponctuelle à la réalisation de projets d’échange, de transmission, de création, en collaboration avec des artistes et des promoteurs culturels locaux. Il rejoint Ex Nihilo en 2009 pour collaborer sur tous les projets de création et de coopération.

“Etat des lieux de la danse en Egypte”

-par Lucien Ammar-Arino, du Centre Rézodanse-Egypte

La danse en Egypte dispose d’une situation à la fois privilégiée et compliquée. La société égyptienne a un rapport ambivalent vis-à-vis de la danse, selon qu’il s’agisse de danse folklorique, ‘orientale’ ou ‘balady’, de ballet classique ou de danse contemporaine. La société dans son ensemble est familière de la danse folklorique, et généralement fière de cet héritage, alors que la danse ‘balady’ souffre d’une image plutôt négative, en raison de son lien avec des pratiques de la nuit, du cabaret, qui mettent en doute, pour une partie de la population, sa respectabilité. Il n’en demeure que cet héritage, même s’il est aujourd’hui controversé, reste très présent dans l’imaginaire collectif.

La danse occidentale, ou ballet classique, dispose quant à elle d’une place particulière. Introduite dans les années 1960 par le pouvoir politique, elle a un temps représenté l’art officiel, au même titre que la danse folklorique. L’Opéra du Caire dispose
jusqu’à aujourd’hui d’une compagnie permanente de ballet, à laquelle une école est rattachée. La présence de la danse contemporaine est beaucoup plus récente, et remonte au milieu des années 1990. Elle a été introduite au travers d’événements organisés par les centres culturels étrangers présents au Caire et à Alexandrie, parmi lesquels l’Institut Français, l’Institut Goethe, le British Council, et aussi au travers de l’Université Américaine du Caire. L’Opéra du Caire dispose également d’une compagnie permanente de danse ‘moderne’, qui propose des pièces à l’esthétique à cheval entre la modern dance américaine et le jazz.

Depuis la fin des années 1990, une nouvelle scène indépendante d’artistes chorégraphiques a commencé à émerger, à la suite d’ateliers proposés par les centres culturels, qui ont confronté des artistes égyptiens, notamment issus du théâtre, à des esthétiques encore méconnues localement. Aujourd’hui, la scène de danse contemporaine est principalement issue de la formation proposée par le Cairo Contemporary Dance Center, dirigé par Karima Mansour depuis 2012.

Deux événements artistiques annuels, le festival D-CAF au Caire depuis 2012 et le Festival Nassim el Raqs à Alexandrie depuis 2011, offrent également à cette nouvelle scène émergente des espaces de diffusion de leurs créations.

Créer dans l’espace public en Egypte

Il serait difficile de donner une définition générale de la situation de l’espace public en Egypte. Je ne peux faire référence qu’à mon expérience en tant que co-directeur du festival Nassim el Raqs entre 2011 et 2015, et m’appuyer sur des observations personnelles que j’ai pu faire au cours des onze années que j’ai passées dans ce pays, de 2005 à 2016.

J’ai pu constater, au moins dans la ville d’Alexandrie, que l’espace public est saturé, et demande une négociation permanente de la part des artistes et opérateurs culturels accompagnant les projets.

Régulièrement utilisé pour des événements familiaux, mariages, funérailles, ainsi que pour des occasions telles que des ouvertures de magasins, ou de manière spontanée par des commerçants, cafetiers, l’espace public devient une extension d’un espace privé dont la délimitation est parfois ténue.

En revanche, l’utilisation de l’espace public pour des créations artistiques revêt une dimension jugée plus politique, ce qui peut facilement crisper les services en charge du domaine public. La question souvent posée est ‘pourquoi ?’, et il a pu être difficile, par moments, de justifier le caractère artistique des oeuvres présentées face à des autorités préoccupées par la nature politique d’un acte artistique sur le domaine public.

L’accès à l’espace public est compliqué par des procédures de demandes d’autorisation longues et incertaines, impliquant différents niveaux des pouvoirs publics et des services de sécurité. Un long travail de médiation et de pédagogie est nécessaire vis-à-vis des autorités. Ce travail de longue haleine a toutefois porté ses fruits dans le cas de Nassim el Raqs, parvenu en quelques années à installer une relation de confiance avec les autorités, basée sur la qualité des propositions artistiques, la cohérence et la longévité du projet. Les motivations de l’artiste égyptien qui crée dans l’espace public en Egypte, du moins au vu des artistes que nous avons pu accompagner, sont multiples :

l’espace public est considéré à la fois comme une alternative au manque de lieux de diffusion (de tels lieux manquent en effet en Egypte), comme un espace de rencontre entre des publics éloignés de l’offre culturelle et des oeuvres chorégraphiques qui sont encore peu diffusées, mais aussi comme un lieu de revendication, notamment dans le climat actuel de défiance vis-à-vis des autorités, qui restreignent de plus en plus les moyens et les espaces d’expression.

Les incursions artistiques dans l’espace public ne datent pas de la révolution, le processus était déjà entamé avant 2011, mais cette dernière a amplifié ce besoin, cette nécessité de se réapproprier l’espace public, même si tout récemment nous assistons à un phénomène inverse de repli, pour des raisons liées aux contraintes sécuritaires grandissantes.

-Lucien Ammar-Arino


Le Centre Rézodanse [Alexandrie-Egypte] est à la fois un espace de travail et un lieu où de nombreux projets culturels sont mis en œuvre et organisés. Fondé en 2008, sa démarche mêle des actions de formation, de sensibilisation des publics, et de diffusion. Convaincu du rôle de la danse dans l’éducation, il œuvre pour son développement et sa mise en valeur en Egypte, pour l’affirmation de la diversité culturelle de la société égyptienne, et le renforcement du lien social. www.rezodanseegypte.com

FAIRE-LIEU

animation vidéo réalisé par Elsa Menad pour le festival Nassim El Raqs, Juin 2017

Se rendre compte de l’espace dans lequel on est, on acte.

Créer un mouvement selon l’espace qui nous entoure.

Prendre ces appuis sur ce qui existe déjà, proposer de nouvelles réalités.

Affirmer d’un point de vue, un nouveau regard.

Proposer une expérience du regard.

Observer nos alentours avant, pendant, et après.

Penser le mouvement dansé présent et en devenir.

 

 

De nouvelle manière de faire-poésie, de faire-ensemble, de faire-lieu.

Considérer la notion de faire-lieu comme un concept, sur lequel se baser pour aller à la rencontre de différentes manières de faire. Qu’existe t-il comme manière de faire-lieu? Manière de s’inscrire quelque part, d’habiter ici, ou la bas. D’habiter à plusieurs endroits, d’habiter ensemble ou tout seul?

Une fois qu’on habite un endroit, peut on l’habiter autrement, peut-on déplacer son chez-soi : ” Explorer le monde, que nous installons, que nous habitons autant qu’il nous habite, et dont nous sommes toujours parties prenantes, malgré la volonté fréquente de nous en détacher, voire de la dominer. ” Tim Ingold à travers ses recherches à comment appréhender les manières dont nous constituons ce monde.

LES MAINS TENANT

Pastel de Benjamin Bloch, Retour d’Alexandrie, Juin 2017

Comment les corps dansent-ils ensemble dans un même lieu? Après s’inspirer de leur alentour, quels appuis s’échangent-ils? Comment s’entraident-ils par les gestes, les mouvements, les trajectoires, les regards, à quel moment leurs intentions se croisent, et construisent ensemble un nouveau mouvement?

 

Quelques recherches graphiques se sont basées sur ces points d’appuis, ces points d’attache. Ce point qui construit l’interaction entre deux corps, ces mains déposées sur l’autre, qui le tiennent, le soutiennent. Ces mains qui aident à diriger, ou seulement à basculer. Ces points d’accrochages entre deux corps, entre deux formes en mouvement.

Croquis de Benjamin Bloch, Marseille janvier 2017