La charette mobile

Inspirée de son expérience à Alexandrie, en mission de service civique dans le cadre du projet SHAPERS, où elle documentait par le dessin et l’image le processus de création des danseurs, Elsa Menad étudie dans son mémoire de fin d’année à l’école supérieure des Beaux-Arts de Bourges le fait de “voir un lieu à travers la danse” pour les danseurs, habitants ou passants.

Parallèlement, elle travaille à la mise en place d’un projet d’expérimentation de fin d’étude, la Charrette Mobile, qu’elle viendra tester dans la prochaine édition de Nassim el-Raqs, dans le prolongement de cette aventure partagée, avec son compagnon Benjamin Bloch.

 

 

Mostaràunpied

Suite à une blessure me voilà bloqué dans cette ville de Mostar où nous venons de jouer.

Je découvre ce lieu improbable et magnifique, à moitié en déconstruction, reconstruction, abandon, comme beaucoup de choses là-bas.

Avec mon état présent, valide qu’à une patte, j’ai le besoin d’y investir mon corps, d’avoir une mémoire de ce vent s’engouffrant dans un lourd passé, qui tente de se réinventer un présent.


Texte et vidéo : Aurore Allo

Danseuse participant au projet SHAPERS

Edito – Nassim el-Raqs #7

“Depuis 7 ans, Nassim el-raqs cherche les mots pour se décrire, au fur et à mesure qu’il s’invente. Chaque année, de longues heures durant, des discussions sans fin s’aventurent à concevoir le sous-titre le plus approprié, celui qui saura dire nos pratiques et nos ambitions du moment.

Défiant les contraintes, refusant les cases toutes faites, essayant de définir au plus juste toute l’indétermination, l’improvisation, l’invention quotidienne sur laquelle nous nous appuyions pour donner impulsion à cet « évènement » ? « oeuvre » ? « chose artistique » ? « objet social » ? qu’est Nassim, nous écrivons.

Or, il apparaît aujourd’hui que nous n’avons plus besoin de sous-titre : Nassim el-raqs est devenu. Festival, laboratoire en écriture, nouvel espace de possible pour les artistes et les publics, Nassim est avant-tout devenu une communauté.

Communauté de sens, communauté de partage, grande famille, rassemblement, Nassim se réactive chaque année, au printemps, pour tenter d’échanger des idées innovantes, de produire des gestes forts, de contribuer à l’avancement de cette grande société méditerranéenne en devenir que nous sommes. Une société pensée et prônée (aussi) à partir du Sud.

Si Alexandrie a su inventer un modèle de cosmopolitisme il y a quelques décennies, notre modeste projet pour la ville, cherche aujourd’hui à proposer de nouvelles formes de vivre ensemble, posant l’art, la culture, la création et l’échange comme voie (peut-être l’unique), de rapprochement humain, d’émancipation individuelle et collective.

Alors peu-importe les définitions. Spécifier l’art et son lexique n’est plus notre priorité première. Car il y a urgence. Il y a urgence à s’aimer, à se rapprocher, à créer ensemble une société plus heureuse pour demain.

De grands chorégraphes que nous aimons fortement, et complices du festival de près ou d’un peu plus loin depuis plusieurs années, ont décidé de s’inscrire dans des démarches de transmission fortes :

Olivier Dubois, pour l’ouverture, créera de la mémoire vivante dans l’adaptation de Après midi d’un Faune de Nijinsky; Mohamed Fouad, ensuite, présentera un travail émergent et précieux, résultat de la première année de formation de danse contemporaine à Alexandrie, incarnée dans le groupe Silsilah; la Compagnie Ex-Nihilo produira, pour le final, le fruit de longs mois de travail, dans le cadre de la formation longue à la danse en espaces publics méditerranéen SHAPERS.

D’autres artistes nous emmèneront vers des territoires d’expérience et de recherche nouveaux : des marches, des protocoles exploratoires, des campements, avec la compagnie Ici-Même, ou encore avec Ali el-Adawi, son tandem Pau Cata et leurs deux complices espagnoles de l’équipe Cercca.

Nous vous attendons pour cette 7ème édition où nous mettrons le partage, l’art, la manière, la création, le savoir-être, les savoir-faire au coeur de nos échanges et de nos manières d’habiter le monde.

Et tout cela, sans oublier. Pour continuer, pour honorer, encore et toujours, ceux et celles qui sont parti-e-s, ceux et celles que l’on a perdu-e-s.”

Emilie Petit, fondatrice de Nassim el-raqs


Momkin – espaces de possibles [Marseille-France] a pour but d’initier et d’accompagner des projets artistiques et culturels dans les villes et territoires du pourtour méditerranéen, à travers la mise en place d’activité de création, production et de diffusion d’œuvres artistique, la conception de projets de coopération culturelle et interculturelle, ainsi que le développement d’activités de transmission et de sensibilisation. Le festival Nassim el Raqs porté par Momkin, propose tous les ans depuis 2011 des initiatives artistiques en interaction avec la ville d’Alexandrie. www.momkin.co

Choix du lieu, Alexandrie

Mars 2017

Nous rencontrons le Sheikh Gaber, avec Ahmed Helmy et Yasmine, grâce à une mise en lien effectuée par Yasmine. Il nous reçoit avec beaucoup d’attention et nous écoute avec intérêt. Nous lui parlons de Nassim, de nos tentatives de faire exister l’art, la création et la danse dans des lieux et espaces atypiques d’Alexandrie, de notre ambition d’entrer en contact avec une ville dans son ensemble, son contexte, ses habitants, ses énergies.

Puis nous lui parlons de Shapers, et de cette idée de réunir des jeunes d’Egypte, du Maroc, d’Espagne et de France, pour les faire traverser ensemble une aventure de création et de transmission à la danse en espaces publics, dans chacune des villes dont ils sont issu-e-s.

Nous lui montrons la vidéo réalisée à Séville, à la fondation des 3 cultures. Il apprécie. Il nous dit qu’il sent que nous recherchons, lui et nous, les mêmes choses à l’endroit du partage humain et du dialogue entre les cultures. Que le chemin de Abbu el Abbes el Morsi est passé par les mêmes trajectoires que nos jeunes. L’Espagne, le Maroc, avant de n’arriver en Egypte. Je suis émue par cette ouverture et cette volonté de fabriquer du sens commun entre nous.

Il me demande de lui envoyer la vidéo sur WhatsApp. Avant de le faire, je la regarde à nouveau. Sous la canicule du sud de l’Espagne, l’une des filles s’est dévêtue de son tee-shirt, et danse avec un simple soutien-gorge pour la répétition. J’ai suis gênée d’envoyer cette vidéo. Yasmine semble trouver cela normal.

Nous nous sommes accordés sur le fait que le Cheikh nous donnerait une réponse une semaine plus tard, après avoir consulté les membres de sa communauté. Sans l’avoir vraiment voulu, sur le chemin du hasard, nous avons entamé un processus de demande pour faire une création sur l’esplanade de la mosquée Abu el-Abbès el Morsi d’Alexandrie.

 

 

 

Premier repérage à Alexandrie

Emilie Petit

Yasmine, Amr et moi allons nous balader dans Alexandrie pour commencer à envisager un espace de création pour SHAPERS. Une intuition me pousse à les amener sur l’esplanade de la Mosquée Abu-El Abbès el Morsi, riche en symbôle et en potentiel. Je les amène là, non vraiment pour le rendre possible, mais plutôt pour leur dire à quel point j’aimerai qu’il puisse être possible d’envisager de tels endroit pour inventer des situations d’expérience de création à Alexandrie. Yasmine me raconte qu’elle connaît le Sheikh Gaber, qui encadre la communauté soufie qui occupe ce lieu, et que nous pouvons entrer en contact avec lui. La rencontre m’attire en ce qu’elle porte d’ouverture. Le potentiel est là, bien au delà du lieu : la danse contemporaine, la création en espaces publics et le soufisme pourront-ils se rencontrer sur des valeurs communes ?

 

Premier repérage, Alexandrie, février 2017

 


Texte : Emilie Petit | Images : Emilie Petit et Ex Nihilo

Momkin – espaces de possibles [Marseille-France] a pour but d’initier et d’accompagner des projets artistiques et culturels dans les villes et territoires du pourtour méditerranéen, à travers la mise en place d’activité de création, production et de diffusion d’œuvres artistique, la conception de projets de coopération culturelle et interculturelle, ainsi que le développement d’activités de transmission et de sensibilisation. Le festival Nassim el Raqs porté par Momkin, propose tous les ans depuis 2011 des initiatives artistiques en interaction avec la ville d’Alexandrie. www.momkin.co

La politique dans le rues de Casablanca

« On le saurait, politiquement parlant, si vivre ensemble était une chose facile »

– Anne Le Batard

La politique, au Maroc comme ailleurs, c’est avant tout des mots, des mots-clés, des mots-phares, des accroches : « liberté », « justice », « démocratie », « réforme »… au Maroc la mode est aux formules duales choc, « justice et développement », « authenticité et modernité », « progrès et socialisme », ou encore « renaissance et vertu » autant de noms que les partis n’ont pas hésité à se donner.

Des mots donc, à la fois lourds et vides de sens, qui en plus ici sont toujours associés à des images. Car dans un pays qui tremble encore honteusement devant le spectre de l’analphabétisme, La lanterne, la rose, le tracteur, le cheval… sont autant de symboles enfantins qui tapissent murs et trottoirs pour donner à la ville des allures d’imagier géant et aux bulletins de vote celles d’un carnet de bons points.

Campagne sur la ville

On n’entrera pas dans les méandres du système électoral marocain, ce n’est pas le propos. Mais de politique on ne peut faire fi lorsqu’on aborde la rue, la ville, ses habitants ; lorsqu’on investit l’espace dit public et particulièrement dans un pays comme le Maroc.

Qui plus est, lorsque par le hasard des choses, notre période de travail correspond à celle de la préparation des élections législatives prévues le 7 octobre, dernier jour d’atelier à Casablanca pour le projet SHAPERS. Symbolique ?…

Dans un contexte où espace, expression et individu sont généralement bridés, règne ces jours-ci une sorte d’accalmie. Une trêve pendant laquelle un seuil de tolérance exceptionnellement indulgent permet, sous couvert d’étendards, hymnes et autres fanions politiques, des rassemblements et des prises de paroles habituellement contrôlés.

Croiser ces cortèges, se voir offrir des tracts et des slogans en pleine performance devant un mur de tableau électoral… ce sera aussi ça la danse pour les jeunes danseurs marocains ; la danse dans l’espace public ou comment apprendre à intégrer le quotidien et se laisser pénétrer par lui, accepter que les éléments, humains, sonores, physiques, fassent eux aussi partie du jeu.

Ainsi, alors que les jeunes danseurs font leurs premières sorties et se familiarisent timidement avec Casablanca, les partisans, performeurs rompus à l’exercice, investissent déjà les rues de la ville.

Avec dans l’air des slogans pour seule musique, sur les murs des logos et affiches en guise de graffiti et dans les rues des défilés en guise de spectacle… on ne peut en conclure qu’une seule chose : l’espace public a plus que jamais besoin de l’art…


Texte : Nisrine Chiba Images : Espace Darja et Ex Nihilo

Le workshop à Casablanca

Meryem Jazouli

10 jours déjà …  

Cela fait 10 jours que je vois arriver chaque matin les 12 danseurs retenus pour suivre la première période de workshop du projet SHAPERS à Casablanca.

10 jours que je les regarde travailler et malgré une énergie malheureusement fluctuante pour beaucoup, l’envie de faire partie de cette expérience semble générale. Pourtant et malgré leur jeune âge, nous sentons qu’il leur est difficile de suivre un programme de travail aussi intense …

Etre concentré, réactif , engagé , impliqué , créatif … Pour chacun d’entre eux l’apprentissage est difficile, mais ils semblent chaque jour et toujours un peu plus, en comprendre les enjeux et la nécessité.

10 jours que j’entends Anne et Corinne les abreuver d’informations, d’images , d’explications, de corrections, à tel point qu’elles me donnent l’impression de 2 coachs sportives qui prépareraient une grande compétition … Elles puisent une énergie sans faille à les maintenir sur le vif, une énergie qu’elles continuent à déployer après les ateliers dans de longues discussions sur ce que nous observons au quotidien avec ces jeunes danseurs.

Plus que jamais nous sommes convaincues que de tels projets sur la durée sont indispensables, en particulier dans nos pays où la formation fait souvent défaut et où il est difficile de faire comprendre à ces jeunes danseurs que la danse et leur choix d’être danseur demandent un engagement total (et encore plus pendant les heures de travail).

Mais la pugnacité et la détermination de nos équipes font front à ces flottements où nous avons souvent le sentiment que le choix artistique de beaucoup de ces jeunes n’est pas vraiment fondé et tient souvent au besoin de remplir un agenda … C’est aussi cela que nous avons pour ambition de changer ; en tout cas et pour au moins deux d’entre eux.

La sélection est faite. Finalement…difficilement…et au prix de confrontations pour les moins houleuses. Nous sommes extrêmement surprises par leur manque d’organisation, par leur difficulté à décider et à être clair sur leur perception ou compréhension de leur statut d’artiste en tant que profession qui demande engagement et organisation…

L’humeur n’est franchement pas joyeuse ni optimiste, nous sommes pourtant déterminées à leur faire prendre conscience qu’être danseur c’est faire fi de la facilité, c’est aussi et même faire des sacrifices car la danse que nous défendons est celle portée par des artistes, des individus qui n’ont jamais envisagé et à aucun moment leur art comme un divertissement ou un choix fait par défaut…

Cela fait donc 10 jours que beaucoup de questions restent en suspens…Peut-être, voire certainement en prévision de nouveaux ajustements …

Qu’est ce qu’être un artiste aujourd’hui ? Demain ? Et dans un contexte comme le nôtre ?

Pasolini a dit dans un de ces derniers textes : «  Jeter son corps dans la lutte » . Cette phrase là résonne souvent dans ma tête mais la comprendraient-ils ? Est ce que danser c’est résister ? Et est ce que danser dans l’espace public c’est l’affirmer ? Des questions que je l’espère ils se poseront bientôt .

Car lorsque la magie opère et que nous sommes témoins de ces moments de grâce dans les rues de Casablanca et que tous sans exception sont portés par cette énergie qui les rassemble, cette tension qui les anime nous ne pouvons que voir la part d’artiste qu’ils portent en eux, une part dont ils n’ont peut-être pas vraiment conscience mais qui une fois révélée leur permettra de ne plus jamais revenir en arrière….

10 jours sont donc déjà passés, et ce n’est que le début pour nos deux jeunes marocains Ayoub et Mourad qui font désormais partie du projet … Un projet qui je l’espère contribuera à faire de ces jeunes, les artistes de demain.

A suivre donc…

Car dans 10 jours, aura lieu à Séville le prochain rdv SHAPERS…


L’Espace Darja [Casablanca-Maroc], fondé par Meryem Jazouli, chorégraphe, est un lieu de résidence, d’expérimentation culturelle, inscrit dans le paysage artistique comme une plateforme d’échange, de rencontre et de présentation pour le développement de la danse contemporaine au Maroc. www.espacedarja.com

Texte : Meryem Jazouli  | Images :  Espace Darja

Le choix du lieu à Casablanca

-par Meryem Jazouli, chorégraphe et directrice de l’Espace Darja

LA place des nations unies, casablanca

Tout d’abord il est utile de présenter sommairement cette place située au centre de Casablanca et qui, comme beaucoup de villes marocaines, se compose d’une ancienne médina et d’une ville nouvelle. Entre ces deux dernières, la Place des Nations Unies fait le lien, comme un pont entre le passé et le présent. Reconnaissable grâce à sa coupole surnommée « Kora Ardia », elle est le point de rencontre des grandes artères et est l’une des plus importantes places de Casablanca.

Cette place est donc le lieu de rdv, de passage, et de rassemblement de tous les casablancais sans exception (qu’ils soient à proximité ou en périphérie de la ville) .

Ce n’est pourtant pas seulement la situation emblématique de cette place qui a déterminé mon choix, mais aussi le vis à vis particulièrement symbolique entre la médina et la nouvelle ville. Cela a motivé mon envie qu’un geste chorégraphique soit posée entre elles , comme pour en prolonger le lien .

Danser avec l’architecture de la ville comme décor, m’a rapidement décidé à faire exister SHAPERS au Coeur de Casablanca, cela me semblait être aussi un beau défi que de permettre aux danseurs (même pour un temps assez court) d’appréhender une histoire et pour certains d’entre eux leur Histoire par un geste dansé.

Comment poser un geste, son geste, dans un espace comme celui-ci?

Comment lui donner suffisamment vie pour qu’il fasse écho à cette architecture, ce cadre et dans l’esprit du public?

Avec générosité, sobriété et beaucoup de disponibilité les danseurs apprenaient à porter, transmettre , questionner et même à faire réagir le public autour de cet objet chorégraphique qu’ils défendaient progressivement avec acharnement.

Il ne s’agissait pas de se mesurer à ce lieu mais plutôt d’essayer de faire corps avec, d’y plonger avec poésie, sensibilité et émotion. Les danseurs avaient l’humilité et l’ambition de lui conférer une autre dimension, celle que permet l’art quand il réunit toutes ces conditions là.

Le rapport de proximité qu’offre la place des nations unies (dans ce cas là entre la danse et un public), nous permettait de remplir un des objectifs majeurs du projet SHAPERS et qui n’est autre que celui de rendre accessible, commun (de par l’espace partagé) la danse, une danse, celle, portée par de jeunes interprètes.

Pour les danseurs de ce projet, la place des Nations Unies offrait également l’opportunité de rencontrer, de réaliser la diversité culturelle de cette ville (que pour la majorité ils découvraient). Ils apprenaient à observer, toucher et être touché par tous les espaces qu’ils ont occupés et ils apprenaient surtout à le faire avec curiosité, sensibilité et respect.

Tous ces ajustements , mouvements, leur permettaient de se poser des questions, des questions nécessaires quand on est un jeune artiste et qu’on aborde l’espace public par la pratique de la danse.

Comment échangeons-nous avec les autres mais aussi entre nous danseurs ?

Quelles traces pouvons-nous ou voulons-nous laisser dans les lieux que nous traversons?

Quelle différence cultivons-nous ou pas?

Et enfin comment un lieu symboliquement aussi fort participait à notre trajectoire, aussi bien personnelle que professionnelle?

Voilà, brièvement et peut-être de manière incomplète , les raisons qui m’ont poussé à choisir ce lieu, cette place, celle des Nations-Unies comme une“scène” possible pour les premiers pas de SHAPERS.


L’Espace Darja [Casablanca-Maroc], fondé par Meryem Jazouli, chorégraphe, est un lieu de résidence, d’expérimentation culturelle, inscrit dans le paysage artistique comme une plateforme d’échange, de rencontre et de présentation pour le développement de la danse contemporaine au Maroc. www.espacedarja.com