Mars 2017
Nous rencontrons le Sheikh Gaber, avec Ahmed Helmy et Yasmine, grâce à une mise en lien effectuée par Yasmine. Il nous reçoit avec beaucoup d’attention et nous écoute avec intérêt. Nous lui parlons de Nassim, de nos tentatives de faire exister l’art, la création et la danse dans des lieux et espaces atypiques d’Alexandrie, de notre ambition d’entrer en contact avec une ville dans son ensemble, son contexte, ses habitants, ses énergies.
Puis nous lui parlons de Shapers, et de cette idée de réunir des jeunes d’Egypte, du Maroc, d’Espagne et de France, pour les faire traverser ensemble une aventure de création et de transmission à la danse en espaces publics, dans chacune des villes dont ils sont issu-e-s.
Nous lui montrons la vidéo réalisée à Séville, à la fondation des 3 cultures. Il apprécie. Il nous dit qu’il sent que nous recherchons, lui et nous, les mêmes choses à l’endroit du partage humain et du dialogue entre les cultures. Que le chemin de Abbu el Abbes el Morsi est passé par les mêmes trajectoires que nos jeunes. L’Espagne, le Maroc, avant de n’arriver en Egypte. Je suis émue par cette ouverture et cette volonté de fabriquer du sens commun entre nous.
Il me demande de lui envoyer la vidéo sur WhatsApp. Avant de le faire, je la regarde à nouveau. Sous la canicule du sud de l’Espagne, l’une des filles s’est dévêtue de son tee-shirt, et danse avec un simple soutien-gorge pour la répétition. J’ai suis gênée d’envoyer cette vidéo. Yasmine semble trouver cela normal.
Nous nous sommes accordés sur le fait que le Cheikh nous donnerait une réponse une semaine plus tard, après avoir consulté les membres de sa communauté. Sans l’avoir vraiment voulu, sur le chemin du hasard, nous avons entamé un processus de demande pour faire une création sur l’esplanade de la mosquée Abu el-Abbès el Morsi d’Alexandrie.