FAIRE-LIEU

animation vidéo réalisé par Elsa Menad pour le festival Nassim El Raqs, Juin 2017

Se rendre compte de l’espace dans lequel on est, on acte.

Créer un mouvement selon l’espace qui nous entoure.

Prendre ces appuis sur ce qui existe déjà, proposer de nouvelles réalités.

Affirmer d’un point de vue, un nouveau regard.

Proposer une expérience du regard.

Observer nos alentours avant, pendant, et après.

Penser le mouvement dansé présent et en devenir.

 

 

De nouvelle manière de faire-poésie, de faire-ensemble, de faire-lieu.

Considérer la notion de faire-lieu comme un concept, sur lequel se baser pour aller à la rencontre de différentes manières de faire. Qu’existe t-il comme manière de faire-lieu? Manière de s’inscrire quelque part, d’habiter ici, ou la bas. D’habiter à plusieurs endroits, d’habiter ensemble ou tout seul?

Une fois qu’on habite un endroit, peut on l’habiter autrement, peut-on déplacer son chez-soi : ” Explorer le monde, que nous installons, que nous habitons autant qu’il nous habite, et dont nous sommes toujours parties prenantes, malgré la volonté fréquente de nous en détacher, voire de la dominer. ” Tim Ingold à travers ses recherches à comment appréhender les manières dont nous constituons ce monde.

De Marseille à Bourges

Chère Elsa,

A la lecture de ton mémoire, je découvre que tu y proposes un jeu d’échange et de correspondance, dans lequel j’ai envie de plonger, même si tu ne m’y a pas directement conviée 🙂

La correspondance et l’échange artistique sont un endroit particulièrement propice au développement dans ma pratique artistique, et ce depuis des années !

Dans ton texte, je suis particulièrement heureuse de lire les mots suivants : “faire-poésie”, “faire-du-vivant”, “faire-ensemble”, ainsi que “les rencontres et les échanges sont l’origine des possibles”.

Ils me font comprendre que tu as saisi toute la teneur et l’essence de ce que nous essayons de fabriquer à Alexandrie et que tu es venue partager avec nous.

Ils me font également penser que tu tiens là, entre tes mains, l’outil artistique le plus pertinent qu’il soit pour créer des formes engagées (ou engageantes ?) dans les décennies à venir.

Qu’en feras-tu ?

 

 

 

D’Alger

Anne,

Penses-tu qu’il y ait des villes où la danse pourrait ne pas être pas la réponse juste ? Où elle ne serait pas à la hauteur, pas à sa place, pas légitime ?

pensée d’Alger, janvier 2018.

Questions ?

Le corps individuel et collectif est-il impacté, imprégné du contexte, ou plutôt en dialogue et en réponse à celui-ci ?

Comment résonne une matière artistique circulant de ville en ville autour de la mer méditerranée ?

Comment transporte t-on cette matière en soi, avec soi, quand on est danseur et qu’il n’y a ni décor si supplément, quand on a pour tout et pour tout que son corps pour véhicule et habitacle ?

L’expérience corporelle est-elle transportable et cumulable ou singulière et unique ?

Est-il possible de la transporter d’un point à un autre, d’un contexte à un autre, pour la faire résonner, éclater, rebondir ? pour la transformer ?

Cette vaste question peut-elle être un champ de transmission ?