Journal de Natacha Kierbel

Ces textes ne sont pas vraiment ceux d’un journal de bord puisque je les ai tous écrits après la fin du projet, mais ils retracent à travers les différents lieux, l’évolution de Shapers. J’ai tenté de donner un aperçu de ce qui m’avait le plus marqué et le plus touché tout au long de cette expérience. Je ne parle pas de tous les lieux où nous sommes allés, ça serait trop long; je ne parle quasiment pas des aspects négatifs non plus, bien qu’il y en ai eu sur différents sujets, car autrement je n’aurais pris aucun plaisir à écrire.
Ce qu’il y a dans ces textes, c’est ce dont je veux garder la trace, pour moi-même, pour ceux qui ont rendu ce projet possible et pour ceux que ça intéresserait.

Casablanca

Deuxième résidence, premier jour de répétition, première fois que je danse dans la rue…

Au sol, le béton, des morceaux de verre, des crottes de pigeon, quelques emballages. Je me demande comment je vais pouvoir aller au sol, comment je vais pouvoir danser tout simplement. Les voitures, le bruit, les gens, les immeubles, tout à coup je me sens comme une fourmi perdue dans l’univers. La danse; j’ai l’impression d’essayer de casser un mur à main nue. Pendant cette résidence, je découvre une nouvelle manière de travailler, une autre façon d’aborder la danse. C’est un style dans lequel je ne me sens pas encore à l’aise, c’est donc compliqué de trouver la place de faire des propositions et de retrouver son identité là dedans bien que ce soit excitant de découvrir une nouvelle matière.

Ce qui m’a marqué au Maroc, c’est d’abord l’intérêt que les gens dans la rue portaient à notre travail, la force de leur présence et leur bienveillance. Et puis ce sont les couleurs,

les fruits, le bordel dans les rues qui à l’air de te dire « mets toi à l’aise, fais comme chez toi, reviens quand tu veux ». Bien sûre j’ai très envie d’y retourner!


…la suite

Texte et image : Natacha Kierbel

Danseuse participant au projet SHAPERS

Journal 9 Lucía Bocanegra

CATALUÑA, TARRAGONA Jul-2018

Última vez que bailamos en España…

Siguen ocurriendo los mismos patrones de falta de comunicación y entendimiento al mismo tiempo, siguen ocurriendo las mismas situaciones en contextos distintos… sería acertado decir que esta es una de las particularidades del proyecto.

NEWBURY, ENGLAND

Penúltima parada.
El ambiente de este pueblo de Londres no se ha parecido a ningún otro. El público estaba perfectamente preparado a hora punta, cumpliendo los límites establecidos para el espectáculo.

Acostumbrados a un público más cercano, simple y diverso, este fue muy diferente. Frío y distante, limpio y ordenado, personas tan respetuosas y colocadas tan perfectamente y tan atentos condicionados por el contexto de ser audiencia de una performance de danza, que ni las percibía, no las sentía. Fue esa energía la que más me faltó.

BUDAPEST, HUNGRY

Último destino de un enorme viaje.

Dos años por digerir. Dos años de muchísimas experiencias, vivencias, conclusiones y patrones, tanto personales como artísticos, que me llevo conmigo para siempre. He crecido con este proyecto y estoy orgullosa de cada momento.

Momentos difíciles que me han ayudado a aprender y comprender, después convertidos satisfacción entendiendo lo importante que es apreciar el presente y apreciarlo con perspectiva. Qué pequeños somos y qué grande es el mundo, ¿no? Veo las cosas de otro modo, más interesantes y menos importantes, sobre todo veo las cosas que son reales. Relacionarme con personas tan diferentes en situaciones tan diferentes bajo una presión tan peculiar, han creado una bomba perfecta para darle un vuelco a mi cabeza, a mi cuerpo, a mi concepción de mente y cuerpo.

Acepto ampliamente este trascurso del tiempo y cómo ha fluido conmigo. Todo ha pasado por alguna razón, y lo mejor es que soy consciente de la mayoría de esas razones.

Así, confío en el ahora, en que los hechos irán por el camino que se dibujen.

Ha sido un proyecto puro, real y vivo.


Texte et images : Lucía Bocanegra

Danseuse participant au projet SHAPERS

Réflexions sur la presentation à Budapest

-Fanni Nánay, Directrice du PLACCC Festival

 

En tant que programmatrice d’un festival, habituellement je vois une performance ou un projet artistique seulement une fois (ou j’en entend parlé ou je lit à ce sujet) avant de l’inviter à faire partie de notre programme. C’est pourquoi c’était exceptionnel pour moi de pouvoir suivre SHAPERS pendant une longue période et à travers différentes villes avant de présenter la pièce à Budapest.

La première fois que j’ai entendu parler du projet SHAPERS, c’était à la Tanzmesse à Düsseldorf, début septembre 2016 – exactement deux ans avant la présentation à Budapest. L’idée de base d’une collaboration de danseurs de différents pays et de différentes cultures, créant un spectacle dans l’espace public et explorant les possibilités de ce type de travail, en dehors des lieux de création traditionnels, a immédiatement attiré mon attention. Je me sens privilégiée d’avoir vu la performance SHAPERS, développée dans le cadre du projet de collaboration, dans trois pays différents, dans trois contextes différents : devant une mosquée à Alexandrie, devant un musée à Sarajevo et devant un centre commercial à Marseille. Ainsi, la pièce de danse a pu rencontrer la religion, l’histoire et le commerce dans les trois villes.

Je pensais qu’il serait très pertinent de présenter SHAPERS également à Budapest – et de le confronter à la politique en quelques sortes. Le nationalisme et la xénophobie dans le discours politique officiel hongrois sont effrayants et extrêmement dangereux, donnant lieu au genre d’actes lorsque des personnes à la peau plus sombre sont tabassés par de «vrais» Hongrois. La belle et puissante performance de 8 danseurs de pays arabes et européens représente pour moi une ouverture sur les autres et je voulais apporter cette ouverture et cette acceptation à l’atmosphère toxique créée par la propagande gouvernementale en Hongrie.

Choisir l’emplacement d’un projet artistique dans l’espace public est toujours un aspect crucial de l’adaptation locale, et il était encore plus important pour moi de trouver une place significative pourSHAPERS, pour les raisons susmentionnées. J’ai proposé plusieurs options à Anne et à Jean-Antoine par courrier électronique, mais j’étais moi-même pas convaincu que c’étaient de bonnes suggestions, j’ai pensé à la place Rákóczi et ils sont tout de suite devenues enthousiastes.

La place Rákóczi est située à la frontière d’un quartier plus pauvre et ambivalent de Budapest, habité pour la plupart par une population Rom, qui était auparavant une zone désavantagée, mais qui est en cours de développement et de gentrification ces dernières années. Nous avons programmé plusieurs projets dans ce district, très souvent en collaboration avec des habitants locaux. En outre, MindSpace est une association partenaire de notre festival et exerce ses activités dans la halle du marché, ce qui lui permet de nouer des liens étroits avec les habitants de la région. Ils nous ont également aidés à organiser la discussion d’après-spectacle dans la halle après. ses heures d’ouverture.

Je pense que notre choix pour le lieu s’est avéré judicieux. Des gens du quartier et des professionnels de la danse et de la scène culturelles hongroises sont venus voir le spectacle ensemble. À la fin, une femme Rom m’a dit : « Ces gars-là savent vraiment danser. Évidemment, nous, les gitans, le savons mieux que quiconque, mais ils y réussissent aussi très bien ».


En 2018 le festival PLACCC a continué son travail des 10 dernières années en accueillant des événements artistiques in situ dans des espaces publics et des lieux uniques. Les mots clés du festival cette année étaient le corps et la technologie ; le programme consistait principalement en des productions de danse et des projets basés sur les nouvelles technologies.

Performance à Budapest

Rákóczi tér, Budapest, Hongrie

Dans le cadre du festival PLACCC de 2018, SHAPERS a été présenté devant le marché couvert de Rákóczi tér le 3 septembre 2018.

La belle et puissante performance de 8 danseurs de pays arabes et européens représente l’ouverture sur d’autres peuples et je voulais apporter cette ouverture et cette acceptation à l’atmosphère toxique créée par la propagande gouvernementale en Hongrie … La place Rákóczi est située à la frontière d’un quartier plus pauvre et ambivalent de Budapest, mais il a fait l’objet d’un développement et d’une gentrification au cours des dernières années.

-Fanni Nánay, Directrice du PLACCC Festival

 

Pour un article sur la performance par Zsuzsanna Komjathy, cliquer ici.

La performance a été suivi par une discussion animé par le commissaire Gábor Pinter, du Parallel Art Foundation avec : Anne Le Batard, chorégraphe et co-directrice de Ex Nihilo, Elvi Balboa & Ahmed Shamel, danseurs participants au projet SHAPERS, Martin BOROSS de la Stereo Akt company, et Réka SZABÓ de la compagnie The Symptoms.

 


En 2018 le festival PLACCC a continué son travail des 10 dernières années en accueillant des événements artistiques in situ dans des espaces publics et des lieux uniques. Les mots clés du festival cette année étaient le corps et la technologie ; le programme consistait principalement en des productions de danse et des projets basés sur les nouvelles technologies.


SHPAERS, une pièce pour 8 danseurs, 45 minutes

Conception : Anne Le Batard et Jean-Antoine Bigot, avec la complicité de Rolando Rocha et Corinne Pontana – la cie Ex Nihilo

Danseurs : Lucia Bocanegra, Mourad Koula, Natacha Kierbel, Shady Abdelahman, Elvira Balboa, Ayoub Kerkal, Aurore Allo, Ahmed Shamel et Emma Riba.

Musique : Pascal Ferrari et Jean-Antoine Bigot

T-Talk II à la Tanzmesse

SHAPERS: Remettre en question nos perceptions. Danse dans l’espace public dans la région euro-méditerranéenne – PARTIE II

 

Le projet SHAPERS a été présenté pour la deuxième fois à l’International Tanzmesse nrw, un  rassemblement biennal de professionnels de la danse contemporaine à Düsseldorf, en Allemagne.

Les organisations partenaires du projet européen SHAPERS ont partagé et discuté de l’expérience acquise au cours des deux dernières années : comment les villes et les espaces publics défient-ils la danse et le corps et comment les artistes négocient-ils la perception et le rôle de l’Euro-Méditerranée? Avec huit danseurs de France, du Maroc, d’Espagne et d’Egypte, ils ont partagé leurs expériences de formation, de création et de coopération à travers la région euro-méditerranéenne pour la danse contemporaine dans des espaces publics et des lieux insolites.

Avec :

Anne Le Batard et Jean Antoine Bigot (chorégraphes et co-directeurs artistique de Ex-Nihilo), Anne Rossignol (directrice de in8circle), Meryem Jazouli (chorégraphe et directrice artistique de Espace Darja), Emilie Petit (artiste et directrice artistique de Momkin espaces de possibles & Nassim el Raqs), Maria Gonzales (directrice artistique de Mes de Danza), Lucien Arino (directeur artistique du Centre Rézodanse Egypte), Jasmina Prolic (chorégraphe et directrice artistique de ZVRK)


Internationale tanzmesse nrw rassemble des artistes de plus de 50 pays d’Europe, des Amériques, d’Afrique et d’Asie, offrant ainsi une chance égale de présenter leur travail à un public professionnel. La Tanzmesse est un événement dédié à la danse contemporaine sans aucune orientation géographique spécifique.

Plus sur la tanzmesse internationale

Performance à Newbury

Invités par 101 Outdoor Arts creation space du Corn Exchange NewburySHAPERS a été présenté au Royaume Uni à Newbury, sur la place du marché, le 27 août.

101 Outdoor Arts creation space est un lieu dédié à la création de projets artistiques en extérieur à grande échelle,  géré par le centre d’art Corn Exchange Newbury.


Pièce pour 8 danseurs, 45 minutes

Conception : Anne Le Batard et Jean-Antoine Bigot, avec la complicité de Rolando Rocha et Corinne Pontana de la cie Ex Nihilo

Danseurs : Lucia Bocanegra, Mourad Koula, Natacha Kierbel, Shady Abdelahman, Elvira Balboa, Aurore Allo, Ahmed Shamel et Emma Riba.

Musique : Pascal Ferrari et Jean-Antoine Bigot


Ex Nihilo [Marseille-France] est une compagnie de danse contemporaine dirigée par Anne Le Batard et Jean-Antoine Bigot autour d’un désir commun : faire de l’espace public un lieu privilégié de création et de diffusion en plaçant au centre de leurs préoccupations artistiques la rencontre avec un contexte singulier et ses usagers, habitants, public, ou passants. www.exnihilodanse.fr

Performance à Tarragone

Tarragone, Espagne

Le 14 juillet, la performance SHAPERS a été présenté sur la Plaça Corsini, à Tarragone dans le cadre du programme culturel des JOCS MEDITERRANIS_- TARRAGONA 2018 et porté par Produccion Trans-Forma et sa directrice artistique Maria Gonzales.

SHAPERS – une performance en adaptation, réinvention, interrogée, sans cesse renouvelée. Questions pour la danse, les villes, les espaces, mais surtout pour les autres, le groupe, la communauté.

 


Pièce pour 8 danseurs

45 minutes

Conception : Anne Le Batard et Jean-Antoine Bigot, avec la complicité de Rolando Rocha et Corinne Pontana – la cie Ex Nihilo

Danseurs : Lucia Bocanegra, Mourad Koula, Natacha Kierbel, Shady Abdelahman, Elvira Balboa, Ayoub Kerkal, Aurore Allo, Ahmed Shamel et Emma Riba.

Musique : Pascal Ferrari et Jean-Antoine Bigot


Mes de Danza [Séville-Espagne] Depuis sa première édition en 1994, l’objectif principal du festival Mes de Danza est d’explorer l’art chorégraphique dans ses tendances les plus diverses et les rapprocher d’un public (initié ou non). Au-delà de la programmation de spectacles, il est également un outil structurant pour la danse contemporaine en Andalousie et en Espagne. www.mesdedanza.es 

Conférence au Festival de Marseille II

au Théâtre des Bernardines

Dans le cadre du programme « LE FESTIVAL DES IDÉES, FAIRE VILLE ENSEMBLE #2 » du Festival de Marseille : co-création de la ville entre artistes, habitants, espaces et institutions

Réflexions et mise en débat

Pour cette journée nous reformulons la question plus générale du « faire ville ensemble » : quel est la position des arts (des politiques culturelles, des institutions et programmations et des artistes) dans une société urbaine polycentrique, multi-échelles et multi-identitaire ? Et dans ce cadre : quels sont les coproductions (partenariats, méthodes, thématiques, etc) nécessaires à cet effet ?



Avec La Biennale des Écritures du Réel et les résidents artistiques du Vooruit (Gand). Réflexion et débat avec Eric Corijn (Université Libre de Bruxelles), Fanny Robles (Enseignante-chercheuse au LERMA, Aix-Marseille Université) et des chercheurs du territoire.

Masterclasse avec Ali Salmi

à la Cité des arts de la rue, le 29 et 30 juin 2018, et au Ballet National de Marseille, le 1er juillet 2018

 

Depuis le début du projet en 2016, les jeunes danseurs participant au projet SHAPERS ont eu l’occasion de rencontrer divers chorégraphes pour découvrir de nouvelles esthétiques et approfondir leur vocabulaire chorégraphique. Ouvertes aussi à tous les danseurs volontaires, professionnels et ou en cours de professionnalisation, ces masterclass ont également été l’occasion de rencontrer d’autres danseurs de la région.

Pour cette dernière du cycle de quatre masterclass organisé dans la cadre du projet, Ex Nihilo a invité Ali Salmi, danseur chorégraphe et directeur artistique de la Cie Osmosis, à partager sa démarche et son rapport à l’espace public.

 


Cette masterclasse a été organisée dans le cadre de la SUMMERSCHOOL un événement de MP 2018, projet initié par le Ballet National de Marseille, marseille objectif DansE, Le Pôle 164, l’Ecole Nationale Supérieure de danse de Marseille, Le Ballet Preljocaj, Le Groupe Grenade, et KLAP Maison pour la Danse.