Workshop et audition à Alexandrie

Un workshop et une audition ont eu lieu du 16 au 20 et du 22 au 26 avril à Alexandrie, en Egypte, dans le cadre du festival Nassim el Raqs. Ce workshop a été mené par Anne Le Batard, Jean-Antoine Bigot et Corinne Pontana de la compagnie Ex Nihilo. À la suite de ce workshop, deux danseurs égyptiens ont été sélectionnées lors de l’audition pour le program de formation via la création de la pièce chorégraphique SHAPERS.

Les deux danseurs sélectionnés en Egypte pour le projet :

Ahmed Shamel Azmy
Shady Abdelrahman

 

 

 

 


Momkin – espaces de possibles [Marseille-France] a pour but d’initier et d’accompagner des projets artistiques et culturels dans les villes et territoires du pourtour méditerranéen, à travers la mise en place d’activité de création, production et de diffusion d’œuvres artistique, la conception de projets de coopération culturelle et interculturelle, ainsi que le développement d’activités de transmission et de sensibilisation. Le festival Nassim el Raqs porté par Momkin, propose tous les ans depuis 2011 des initiatives artistiques en interaction avec la ville d’Alexandrie. www.momkin.co

Place des 7 lampadaires ou Garage Mashy

Images : équipe vidéo des bénévoles de Nassim el-raqs

Concept design / protocole de prise d’image : Nicolas Bôle, Djela Samba.

Montage : Nicolas Bôle

Filmer l’environnement, regarder la ville dans laquelle on s’inscrit 

La place des 7 lampadaires est un lieu phare de l’histoire du festival Nassim el Raqs.  La compagnie Ex Nihilo y a créé le spectacle Mashy en 2013, et depuis, nous appelons ce garage et ses alentours “Garage Mashy”

Ses habitants et travailleurs sont devenus nos amis et complices depuis cette période. Lavant les pneus pour nous préparer le travail, donnant leur conseils sur l’écriture de la chorégraphie, aménageant l’espace pour rendre le travail plus facile, le Garage Mashy est devenu l’un des plus agréables lieux de création ou de répétition de Nassim el raqs et Ex Nihilo.

 

 

 

Le choix du lieu à Casablanca

-par Meryem Jazouli, chorégraphe et directrice de l’Espace Darja

LA place des nations unies, casablanca

Tout d’abord il est utile de présenter sommairement cette place située au centre de Casablanca et qui, comme beaucoup de villes marocaines, se compose d’une ancienne médina et d’une ville nouvelle. Entre ces deux dernières, la Place des Nations Unies fait le lien, comme un pont entre le passé et le présent. Reconnaissable grâce à sa coupole surnommée « Kora Ardia », elle est le point de rencontre des grandes artères et est l’une des plus importantes places de Casablanca.

Cette place est donc le lieu de rdv, de passage, et de rassemblement de tous les casablancais sans exception (qu’ils soient à proximité ou en périphérie de la ville) .

Ce n’est pourtant pas seulement la situation emblématique de cette place qui a déterminé mon choix, mais aussi le vis à vis particulièrement symbolique entre la médina et la nouvelle ville. Cela a motivé mon envie qu’un geste chorégraphique soit posée entre elles , comme pour en prolonger le lien .

Danser avec l’architecture de la ville comme décor, m’a rapidement décidé à faire exister SHAPERS au Coeur de Casablanca, cela me semblait être aussi un beau défi que de permettre aux danseurs (même pour un temps assez court) d’appréhender une histoire et pour certains d’entre eux leur Histoire par un geste dansé.

Comment poser un geste, son geste, dans un espace comme celui-ci?

Comment lui donner suffisamment vie pour qu’il fasse écho à cette architecture, ce cadre et dans l’esprit du public?

Avec générosité, sobriété et beaucoup de disponibilité les danseurs apprenaient à porter, transmettre , questionner et même à faire réagir le public autour de cet objet chorégraphique qu’ils défendaient progressivement avec acharnement.

Il ne s’agissait pas de se mesurer à ce lieu mais plutôt d’essayer de faire corps avec, d’y plonger avec poésie, sensibilité et émotion. Les danseurs avaient l’humilité et l’ambition de lui conférer une autre dimension, celle que permet l’art quand il réunit toutes ces conditions là.

Le rapport de proximité qu’offre la place des nations unies (dans ce cas là entre la danse et un public), nous permettait de remplir un des objectifs majeurs du projet SHAPERS et qui n’est autre que celui de rendre accessible, commun (de par l’espace partagé) la danse, une danse, celle, portée par de jeunes interprètes.

Pour les danseurs de ce projet, la place des Nations Unies offrait également l’opportunité de rencontrer, de réaliser la diversité culturelle de cette ville (que pour la majorité ils découvraient). Ils apprenaient à observer, toucher et être touché par tous les espaces qu’ils ont occupés et ils apprenaient surtout à le faire avec curiosité, sensibilité et respect.

Tous ces ajustements , mouvements, leur permettaient de se poser des questions, des questions nécessaires quand on est un jeune artiste et qu’on aborde l’espace public par la pratique de la danse.

Comment échangeons-nous avec les autres mais aussi entre nous danseurs ?

Quelles traces pouvons-nous ou voulons-nous laisser dans les lieux que nous traversons?

Quelle différence cultivons-nous ou pas?

Et enfin comment un lieu symboliquement aussi fort participait à notre trajectoire, aussi bien personnelle que professionnelle?

Voilà, brièvement et peut-être de manière incomplète , les raisons qui m’ont poussé à choisir ce lieu, cette place, celle des Nations-Unies comme une“scène” possible pour les premiers pas de SHAPERS.


L’Espace Darja [Casablanca-Maroc], fondé par Meryem Jazouli, chorégraphe, est un lieu de résidence, d’expérimentation culturelle, inscrit dans le paysage artistique comme une plateforme d’échange, de rencontre et de présentation pour le développement de la danse contemporaine au Maroc. www.espacedarja.com

Momkin-espaces de possibles

Crée en 2012, l’association Momkin – espaces de possibles a pour but d’initier et d’accompagner des projets artistiques et culturels atypiques ou innovants en coopération avec des villes et territoires méditerranéens au départ de Marseille, à travers la mise en place d’activité de création, production et de diffusion d’œuvres artistique, la conception de projets de coopération culturelle et interculturelle, ainsi que le développement d’activités de transmission et de sensibilisation.

Le laboratoire de création in-situ, Nassim el Raqs, porté par Momkin, propose tous les ans depuis 2011 des initiatives artistiques en interaction avec la ville d’Alexandrie.

Emilie Petit, fondatrice de Momkin-espaces de possibles, est une artiste visuelle. Elle vit et travaille entre Marseille et Alexandrie. A partir d’une pratique artistique personnelle basée sur l’expérience de la géographie, développée depuis 2001 à sa sortie de l’école des Beaux-arts de Bordeaux, Emilie Petit élabore depuis des projets collaboratifs expérimentaux initiant des processus de création dans des lieux et territoires atypiques ou innovants.

Ex Nihilo

Ex Nihilo est une compagnie de danse contemporaine co-dirigée par Anne Le Batard et Jean-Antoine Bigot. Elle entraine avec elle une équipe d’artistes autour d’un désir commun : faire de l’espace public un lieu d’inspiration, de création et de diffusion de la danse.

Ex Nihilo tourne en France et à l’international depuis plus de 20 ans avec les spectacles de son répertoire. Convaincus que la création est le moteur d’aventures humaines et collectives, la compagnie s’engagent dans des projets de coopération au long cours avec des complices en France et à l’étranger.

Depuis 2016, Ex Nihilo est chef de fil d’un projet Europe Créative de transmission de la danse contemporaine en espace public et singulier en Euro-méditerranée auprès d’un groupe de jeunes danseurs, SHAPERS, avec ses partenaires Nassim el Raqs (Alexandrie)/Momkin-espaces de possibles (Marseille), le Centre Rézodanse – Egypte (Alexandrie), l’Espace Darja (Casablanca), Mes de Danza (Séville), ZVRK (Sarajevo), in8 circle – maison de production (Marseille). La transmission et les résidences de création au long du projet SHAPERS ont été mené par Anne Le Batard, Jean Antoine Bigot et les danseurs de la compagnie Corinne Pontana et Rolando Rocha.

Depuis 2017, la compagnie s’est installée à la Cité des Arts de la Rue, afin de produire et de mettre en partage ses créations sur le territoire, dans un lien permanent avec ses partenaires internationaux. Elle est conventionnée par le Ministère de la culture et de la communication en tant que Compagnie nationale à rayonnement international (CERNI).


Deux chorégraphes danseurs

Anne Le Batard & Jean-Antoine Bigot

Après un parcours d’interprètes en France et en Belgique, Anne Le Batard et Jean-Antoine Bigot fondent Ex Nihilo en 1994. Ils la co-dirigent depuis et y mènent une recherche explorant les relations de la danse aux paysages urbains et naturels. Tous deux partagent la même volonté de « pousser les murs » pour aller à la rencontre des autres et des lieux. Aimant le travail de groupe, ils développent une écriture impliquant une nécessaire complicité avec les interprètes. La compagnie se compose ainsi de « compagnons au long cours » (les danseurs Corinne PontanaRolando Rocha et Anne Reymann, le musicien Pascal Ferrari, artiste visuelle Martine Derain) sans cesser d’initier de nouvelles collaborations avec de jeunes danseurs.

Anne a développé une écriture axée sur l’écoute et la réactivité, à partir de périodes d’immersion in situ. Son approche de la danse est liée à sa pratique de l’image (photographie, vidéo). Le travail plastique de Jean-Antoine (dessin, peinture) résonne avec sa danse. Son goût pour le détournement et la manipulation d’objets l’amène à scénographier les espaces de jeu.

Espace Darja

Partenaire du projet SHAPERS, l’Espace Darja est un espace indépendant fondé par la chorégraphe Meryem Jazouli en 2011.

Installer à Casablanca un lieu unique dédié à la danse et qui se construirait progressivement comme une véritable plateforme d’expérimentation et de recherche fût la motivation première donnée à ce projet. Depuis ses débuts l’Espace Darja multiplie les collaborations et s’appuie sur d’autres dynamiques artistiques pour faire de ce lieu un endroit propice à l’émergence, à l’effervescence d’idées, d’actions et de rencontres.

Une inscription qui déborde l’activité d’un chorégraphe pour croiser d’autres formes artistiques, d’autres regards et d’autres réflexions.

Avec l’aide d’autres artistes et collaborateurs de champs artistiques divers, Meryem Jazouli ouvre un lieu physique mais aussi un endroit de réflexion où l’activation régulière d’une circulation entre artistes, penseurs ou curieux permet d’expérimenter autrement l’enjeu que représente l’acte de création.

Images de la résidence de création de SHAPERS à l’Espace Darja en 2017

Rencontre au Festival d’Avignon

Dans le cadre des rencontres professionnelles en marge du Festival d’Avignon, une première rencontre avec tous les partenaires pour le projet SHAPERS a eu lieu le 11 et 12 juillet 2015.

Cette rencontre a permit de définir les intentions et objectifs ainsi que les moyens à mettre en œuvre pour écrire et déposer le projet dans le cadre d’Europe Créative. Les discussions et échanges ont établies les intérêts respectifs de chaque partenaire, les intérêts communs, les intentions et les ambitions possibles à réaliser à travers le projet SHAPERS.

Une collaboration à Alexandrie

des premières collaborations

Nassim El Raqs et la compagnie de danse Ex Nihilo coopérèrent depuis la première édition du festival en 2011 sur l’exploration de nouveaux territoires de création chorégraphique dans la ville d’Alexandrie. Chaque année, ils ont expérimenté ensemble de nouvelles modalités de transmission auprès de jeunes danseurs égyptiens.

Création de quatre solos

Suite à une première rencontre à l’Espace Darja, à Casablanca, Meryem Jazouli a proposé à deux danseurs marocains de participer au projet mis en place par Nassim el Raqs : 4 solo. Ce projet invitait deux danseurs égyptiens et deux danseurs marocains à travailler un solo in situ avec un accompagnement artistique mené par Anne Le Batard, Jean-Antoine Bigot et Corinne Pontana de la cie Ex Nihilo, en avril et mai 2015.

A l’issue de 3 semaines de travail in situ sur un site de construction navale, le port de Anfouchi, une déambulation impliquant les 4 jeunes danseurs Shahd el Khattabi, Ehab Mustafa, Mourad Koula et Nabil Najihi, ainsi que Corinne Pontana et Jean-Antoine Bigot a été présenté dans le cadre du festival Nassim al Raqs #5.

Crédit photo : Nisrine Chiba et Ex Nihilo


Chorégraphie et danse : Shahd el Khattabi, Ehab Mustafa, Mourad Koula et Nabil Najihi, accompagnés par Ex Nihilo avec Jean-Antoine Bigot, Corinne Pontana, et Anne Le Batard.

Première rencontres à Casablanca

2015 : Une année de préfiguration du projet SHAPERS

En imaginant la possibilité pour un projet de coopération potentiel, le Festival Nassim El Raqs et la compagnie Ex Nihilo ont organisé les premières rencontres qui permettront de construire un espace commun de réflexion et de pratiques, en commençant par une première séance de travail de préparation d’un futur projet de coopération avec l’Espace Darja, à Casablanca, à l’occasion du workshop « Al… Projet Labo », le 10-11 janvier 2015. Cela a permis de mettre en perspective l’expérience que la cie Ex Nihilo venait de réaliser avec les jeunes danseurs marocains pendant le workshop, dans une vision plus globale de la forme que pourrait prendre le projet commun des partenaires.

Ce workshop a également permis de sélectionner deux artistes marocains pour un workshop de création chorégraphique qui se déroulait trois mois plus tard à Alexandrie, démarrant ainsi la dynamique de mise en réseau des jeunes danseurs du sud méditerranéen, un objectif à développer dans le cadre du projet de coopération à venir.


« Al… Projet Labo » est un programme de transmission mis en place par et à l’Espace Darja depuis 2013 à Casablanca. A partir de 2015, « Al projet Labo » se développe également à Fès par un accueil de sessions d’ateliers à l’Institut Français. Les chorégraphes associés au projet interviendront successivement dans les deux villes en vue de donner à plus de jeunes danseurs les outils pour développer et approfondir leurs acquis en danse contemporaine.

En janvier 2015 la compagnie Ex Nihilo s’est associée à ce programme.