“Ici la danse fait lieu car les corps posent leur empreintes dans l’espace comme une trace jouant de l’urbain autant que du public. Dans l’espace public, c’est chercher à mettre en évidence les actions réciproques susceptibles de faire lieu dans L’Ici et Maintenant du temps de la danse.”
Hélène Brunaux, Danser dans l’espace public.
Les événements dansés proposés en espace public par les danseurs et chorégraphes de Shapers font lieu plus qu’ils aient lieu. Comment changé notre perception d’un lieu? L’idée est de construire l’espace investit. Par le mouvement des danseurs, nos regards et nos mémoires s’imaginent et se fabriquent. Une fois le mouvement disparu, nos regards ont alors changé, nos points de vue se sont déplacés. Ne serait-ce pas la définition d’un acte poétique : Quand le réel est dépassé par d’autres réalités, ou la fiction vient s’y installer. Ces mouvements sont une proposition à un regard autre, une approche en léger décalage. Les danseurs y laissent leur empreintes, et par leurs traces transforment les lieux qu’ils habitent en dansant.
Faire-lieu signifie une attention particulière à l’espace dans lequel le corps se trouve, une attention autant corporelle que physique, un échange social entre le corps et l’aire. Comment en faisant lieu, le danseur donne à voir ce lieu autrement? Comment faire-voir par son propre corps à un autre, en plus de proposer des expériences du regard, il pourrait s’agir d’une invitation à (res)sentir le lieu.
“Explorer avec méticulosité la façon dont la chorégraphie pouvait interargir avec la topographie de la ville. La danse ici ne faisait pas que simplement réagir à la ville en tant qu’espace scénique, mais créait et transformait plutôt son environnement en laissant des inscriptions éphémère à l’intérieur du réseau des structures urbaines ( …) la danse permettait de lire l’Architecture urbaine dans lequel elle performait.”
Trisha Brown à travers sa pièce Roof and Fire Piece