Masterclasse avec Lali Ayguade

L’equipe de danseurs SHAPERS ont participé à une masterclasse du chorégraphe Lali Ayguade avec d’autres danseurs de Séville, organisé par le festival Mes de Danza du 30 octobre au 3 novembre 2017 en Séville, Espagne.


Mes de Danza [Séville-Espagne] Depuis sa première édition en 1994, l’objectif principal du festival Mes de Danza est d’explorer l’art chorégraphique dans ses tendances les plus diverses et les rapprocher d’un public (initié ou non). Au-delà de la programmation de spectacles, il est également un outil structurant pour la danse contemporaine en Andalousie et en Espagne. www.mesdedanza.es 

Se rencontrer, s’enrichir… faire du chemin

À prendre part de cette initiative qui met en jeu les liens entre transmission / formation / création, de pair à pair, de pair à non pair, à travers une sorte d’accompagnement en tant que danseur-interprète membre de la compagnie qui la pilote, la compagnie Ex Nihilo, le projet SHAPERS m’a offert la possibilité de m’ouvrir à des périodes d’échanges, d’expériences, d’apprentissage, non seulement autour de ce qu’il serait un des points d’intersection à nous tous, la danse, mais aussi de ce que représente ce rapprochement, cette cohabitation, ce travail collectif de personnes d’horizons, moeurs et pratiques différents, tant dans le plan professionnel comme d’interaction géographique, sociale-politique, artistique, humaine, individuelle, de groupe, en équipe, moi même en étant d’origine non pas méditerranéen ni français-européen, mais péruvien-latino américain.

Participer à l’audition à Séville, contribuer à la sélection des deux candidat.e.s espagnol.e.s, a été riche, un moment marquant de par la considération des critères à prendre en compte pour le faire. Se trouver face à des danseurs/euses à sélectionner, non pas pour une pièce qui ferait parti du répertoire de la compagnie, dans laquelle on se retrouverait pairs en tant qu’interprètes, mais des danseurs/euses qui se démarquent par leur potentiel “en devenir”, leur disponibilité, leur ouverture, qui corresponde le plus au profil, aux enjeux globaux du projet, au lieu d’être remarqué.e.s de par leur expérience professionnelle principalement, ou de leur atout en tant qu’artistes affirmés dans la pratique du métier. Des danseurs/euses auxquels transmettre, imbiber d’une démarche spécifique, d’un esprit de travail, d’une approche de la danse, aboutir à la création d’un spectacle et sa part de diffusion, résultante de cette coopération entre tous les partenaires membres du projet, dans lequel le chemin pour y arriver a été peut-être le plus significatif.

Le fait de travailler en équipe avec Corinne, danseuse chorégraphe interprète parti du noyau dur de la compagnie, avec Anne et Jean-Antoine, danseurs à leur tour, chorégraphes directeurs artistiques, avec qui on a le privilège de pouvoir continuer à consolider un terreau sur lequel nos danses s’épaississent dans ce frottement physique et poétique politique en lien direct avec les lieux, leur environnement, l’endurance et la réalisation de divers projets, poser et échanger nos regards dirigés vers une même objectif, vers une même direction, s’accorder, se compléter par la mise en jeux, par la mise en entente de nos expériences, de nos points de vue et de voir, de nos sensibilités propres à chacun, a fortement contribué, il me semble, à qu’une cohérence dans la démarche de la compagnie soit transmisse. Cette dimension de travail en équipe est aussi formatrice, toujours enrichissante, très stimulante, par-dessus des aléas, des réalités propres aux conjonctures actuelles qui vont agir comme des facteurs perturbateurs, fragilisants, dont nous nous retrouvons chacune/chacun, à son échelle, à faire face et dans lesquels on cherche à se dépatouiller pour continuer d’avancer.

Participer au travail de fond, aux ajustements liés à l’adaptation in-situ pour l’étape finale juste avant que la pièce se produise en public –à Casablanca, un peu à Marseille– contribuer à donner une dynamique, à injecter de la confiance dans la prise de conscience du sens collectif émané de la pièce par l’intervention de chacune et chacun à la danser, les sentir grandir, évoluer, dédoubler en puissance, sensibilité, en écoute collective, en savoir faire, en être témoin de près puis de loin et peu à peu s’effacer pour leur laisser la place, leur place, leur autonomie à devenir directement eux les artistes en action, en mouvement, en train de danser leur singularités, leur synergie, en train de s’approprier des outils, des supports, des indications données, en train de porter en eux, et vers l’extérieur, cet immense travail traversé, ceci est plus de l’ordre du respect pour la labeur accomplie, d’une grande satisfaction, d’un énorme plaisir partagé.

-Rolando Rocha, danseur de la cie Ex Nihilo


Rolando Rocha s’initie à la scène au Pérou en 1989. Arrivé en France en 2000 pour les Ateliers du Monde au Festival Montpellier Danse, il suit la formation du Centre National de Danse Contemporaine -CNDC- d’Angers de 2000 à 2002. Par la suite, il prend part à de nombreux projets notamment au sein de compagnies : Patrick Le Doaré, UnterwegsTheatre (A), Pal Frenak, Chatha, La Baraka, Kubilai Khan Investigations, Maguy Marin… Au Pérou, il participe de manière ponctuelle à la réalisation de projets d’échange, de transmission, de création, en collaboration avec des artistes et des promoteurs culturels locaux. Il rejoint Ex Nihilo en 2009 pour collaborer sur tous les projets de création et de coopération.

Performance à Marseille

Devant le Centre Bourse, à Belsunce

Cette performance s’inscrit dans le temps fort du projet à Marseille, organisé par la compagnie Ex Nihilo, du 23 juin au 1 juillet.

Présenté dans le cadre des Dimanches de la Canebière, en partenariat avec Lieux Publics – Centre national de création en espace public, du Festival de MarseilleSHAPERS a été présenté à Marseille le dimanche 24 juin.

Les Dimanches de la Canebière sont organisées par la Mairie du 1er & 7e arrondissements.

temps fort à marseille

En parallel à cette performance, deux conférences on été organisées dans le cadre du cycle de rencontres du 23e édition du Festival de Marseille, ‘FAIRE VILLE ENSEMBLE #2’  : Art, espace public, Méditerranée le 23 juin, et Co-création de la ville entre artistes, habitants, espaces et institutions, le 30 juin au Théâtre des Bernardines. En plus, une masterclasse avec le danseur-chorégraphe Ali Salmi a été organisé à la Cité des Arts de la rue et au Ballet National de Marseille du 29 juin au 1er juillet.

 


Pièce pour 9 danseurs, 45 minutes

Conception : Anne Le Batard et Jean-Antoine Bigot, avec la complicité de Rolando Rocha et Corinne Pontana de la cie Ex Nihilo

Danseurs : Lucia Bocanegra, Mourad Koula, Natacha Kierbel, Shady Abdelahman, Elvira Balboa, Ayoub Kerkal, Aurore Allo, Ahmed Shamel et Emma Riba.

Musique : Pascal Ferrari et Jean-Antoine Bigot


Ex Nihilo [Marseille-France] est une compagnie de danse contemporaine dirigée par Anne Le Batard et Jean-Antoine Bigot autour d’un désir commun : faire de l’espace public un lieu privilégié de création et de diffusion en plaçant au centre de leurs préoccupations artistiques la rencontre avec un contexte singulier et ses usagers, habitants, public, ou passants. www.exnihilodanse.fr

Conférence au Festival de Marseille I

au Théâtre des Bernardines

Dans le cadre du programme « LE FESTIVAL DES IDÉES, FAIRE VILLE ENSEMBLE #2 » du Festival de Marseille : Art, espace public, Méditerranée

Réflexions et mise en débat


Ici le point de départ est « l’espace public » : un espace en théorie partagé et ouvert qui s’avère, en réalité communautarisé – c’est à dire caractérisé par le contexte, par des pratiques sociales particulières et par des populations précises. Quelle est alors la fonction donnée à l’art dans ces espaces ? S’il s’agit de faire parler ces endroits, ces quartiers, à qui appartient le récit ?

Pourrait on dire que l’art dans l’espace public apporte un récit contextuel qui doit faire sens pour ceux qui pratiquent ces espaces ?

Cet art exprime-t-il le particulier et la différence ou bien participe-t-il à la « citoyenneté » ?

Ces questions résonnent nécessairement différemment lorsqu’on les regarde d’Alexandrie, de Sarajevo, de Tunis ou de Marseille.


Avec Julien Marchaissau (Rara Woulib), Guy-André Lagesse (Les Pas Perdus), Julie De Muer (Hôtel du Nord), Selma Ouissi (L’Art Rue / Dream City), Anne Le Batard (Ex Nihilo), Emilie Petit (Momkin espaces de possibles). Réflexion et débat avec Eric Corijn (Université Libre de Bruxelles), et la philosophe Joëlle Zask en présence des co-organisateurs euro-méditerranéens du projet SHAPERS.

Journal 8 Lucía Bocanegra

MARSELLA, Jun-2018

CANIBIÈRE, REFORMÉ

Una vez más en Marsella, puede que la última con Shapers. En este espacio en pleno centro de la ciudad de Ex Nihilo, presentamos por primera vez. Aunamos todas nuestras fuerzas y conseguimos unirnos como 1, los 8. Una vez más se me viene a la mente:

8 cuerpos con sus respectivas mentes, juntas por una misma razón, contando a los marselleses nuestra historia, contada de esta manera en ese preciso momento y lugar.

CITÉ DES ARTS DE LA RUE

Este lugar de trabajo, encuentro y descubrimiento de artistas que apoyan el arte en el espacio público, lo sentíamos cada vez más casa. Encontramos espacios llenos de posibilidades y que en los días libres investigamos.

Elvi y yo hemos encontrado aquí la inspiración, haciendo más adelante una residencia artística para crear la pieza pequeña “Ática”, basándonos en la conexión encontrada entre nosotras gracias a este proyecto.

 

 


…la suite

Texte et images : Lucía Bocanegra

Danseuse participant au projet SHAPERS

Réunion de partenaires à Marseille II

Cette réunion de partenaires a eu lieu à la Cité des arts de la rue, à Marseille, le 26 et 27 mai 2018

Tous les partenaires du projet étaient présents pour cette réunion dont l’objectif était de faire un bilan du projet – Ex Nihilo (Marseille), Nassim el Raqs (Alexandrie)/Momkin-espaces de possibles (Marseille), le Centre Rézodanse – Egypte (Alexandrie), l’Espace Darja (Casablanca), Mes de Danza (Séville), ZVRK (Sarajevo), in8 circle – maison de production (Marseille).

Nous avons fait appel à Alix de Morant pour animer deux journées d’échanges et traverser  l’ensemble du projet pour en reprendre les points positifs,  les difficultés et les grands moments de satisfaction. Un premier bilan pour mettre en valeur les compétences que nous avons acquises en vue de les remettre en jeu dans d’autres projets collaboratifs  ou dans nos projets personnels.

Chaque jour a commencé avec un temps d’échauffement commun, guidé par Corinne Pontana et Rolando Rocha, danseurs de la compagnie Ex Nihilo.

Puis, chaque partenaire a préparé un exposé abordant une des thématiques traversées par le projet en partant de sa place, de son approche et de son expérience personnelle dans le but d’ouvrir les débats et travailler un point d’analyse du projet commun,

-Quelles sont les compétences et les savoirs faire que vous avez mis en œuvre dans le projet commun ?

-Qu’est-ce que SHAPERS a apporté à votre projet culturel ?

-Quelles sont, selon vous, les nouvelles compétences que vous avez développées grâce au projet SHAPERS à l’aune de l’expérience partagée ? Et à votre projet artistique ou culturel en particulier?

-Quelles traces laisser de SHAPERS ?

Performance à Sarajevo

Septembre 2017

Dans le cadre du festival ZVRK (Bosnie et Herzégovine), SHAPERS est parti en tournée et a joué dans:

  • Sarajevo le 27 septembre
  • Mostar le 25 septembre
  • Banja Luka le 30 septembre

Le festival a inclus une conférence le 28 septembre à partir d’un réseau professionnel pour discuter des meilleures pratiques dans l’espace public.


Zvrk [Sarajevo-Bosnie-Herzegovine], Association pour l’éducation et nouvelles initiatives en danse en Bosnie-Herzégovine – « Zvrk » est créée en 2009 après la première édition du Festival du même nom. Cette organisation est née d’une volonté commune des acteurs culturels et des artistes de Bosnie-Herzégovine de développer la culture chorégraphique ainsi que sa transmission et sa diffusion. https://zvrkart.com/

Performances à Mostar et Banja Luka

Septembre 2017

Dans le cadre du festival ZVRK (Bosnie et Herzégovine), SHAPERS est parti en tournée et a joué dans:

  • Sarajevo le 27 septembre
  • Mostar le 25 septembre
  • Banja Luka le 30 septembre

Le festival a inclus une conférence le 28 septembre à partir d’un réseau professionnel pour discuter des meilleures pratiques dans l’espace public.


Zvrk [Sarajevo-Bosnie-Herzegovine], Association pour l’éducation et nouvelles initiatives en danse en Bosnie-Herzégovine – « Zvrk » est créée en 2009 après la première édition du Festival du même nom. Cette organisation est née d’une volonté commune des acteurs culturels et des artistes de Bosnie-Herzégovine de développer la culture chorégraphique ainsi que sa transmission et sa diffusion. https://zvrkart.com/

“Etat des lieux de la danse en Egypte”

-par Lucien Ammar-Arino, du Centre Rézodanse-Egypte

La danse en Egypte dispose d’une situation à la fois privilégiée et compliquée. La société égyptienne a un rapport ambivalent vis-à-vis de la danse, selon qu’il s’agisse de danse folklorique, ‘orientale’ ou ‘balady’, de ballet classique ou de danse contemporaine. La société dans son ensemble est familière de la danse folklorique, et généralement fière de cet héritage, alors que la danse ‘balady’ souffre d’une image plutôt négative, en raison de son lien avec des pratiques de la nuit, du cabaret, qui mettent en doute, pour une partie de la population, sa respectabilité. Il n’en demeure que cet héritage, même s’il est aujourd’hui controversé, reste très présent dans l’imaginaire collectif.

La danse occidentale, ou ballet classique, dispose quant à elle d’une place particulière. Introduite dans les années 1960 par le pouvoir politique, elle a un temps représenté l’art officiel, au même titre que la danse folklorique. L’Opéra du Caire dispose
jusqu’à aujourd’hui d’une compagnie permanente de ballet, à laquelle une école est rattachée. La présence de la danse contemporaine est beaucoup plus récente, et remonte au milieu des années 1990. Elle a été introduite au travers d’événements organisés par les centres culturels étrangers présents au Caire et à Alexandrie, parmi lesquels l’Institut Français, l’Institut Goethe, le British Council, et aussi au travers de l’Université Américaine du Caire. L’Opéra du Caire dispose également d’une compagnie permanente de danse ‘moderne’, qui propose des pièces à l’esthétique à cheval entre la modern dance américaine et le jazz.

Depuis la fin des années 1990, une nouvelle scène indépendante d’artistes chorégraphiques a commencé à émerger, à la suite d’ateliers proposés par les centres culturels, qui ont confronté des artistes égyptiens, notamment issus du théâtre, à des esthétiques encore méconnues localement. Aujourd’hui, la scène de danse contemporaine est principalement issue de la formation proposée par le Cairo Contemporary Dance Center, dirigé par Karima Mansour depuis 2012.

Deux événements artistiques annuels, le festival D-CAF au Caire depuis 2012 et le Festival Nassim el Raqs à Alexandrie depuis 2011, offrent également à cette nouvelle scène émergente des espaces de diffusion de leurs créations.

Créer dans l’espace public en Egypte

Il serait difficile de donner une définition générale de la situation de l’espace public en Egypte. Je ne peux faire référence qu’à mon expérience en tant que co-directeur du festival Nassim el Raqs entre 2011 et 2015, et m’appuyer sur des observations personnelles que j’ai pu faire au cours des onze années que j’ai passées dans ce pays, de 2005 à 2016.

J’ai pu constater, au moins dans la ville d’Alexandrie, que l’espace public est saturé, et demande une négociation permanente de la part des artistes et opérateurs culturels accompagnant les projets.

Régulièrement utilisé pour des événements familiaux, mariages, funérailles, ainsi que pour des occasions telles que des ouvertures de magasins, ou de manière spontanée par des commerçants, cafetiers, l’espace public devient une extension d’un espace privé dont la délimitation est parfois ténue.

En revanche, l’utilisation de l’espace public pour des créations artistiques revêt une dimension jugée plus politique, ce qui peut facilement crisper les services en charge du domaine public. La question souvent posée est ‘pourquoi ?’, et il a pu être difficile, par moments, de justifier le caractère artistique des oeuvres présentées face à des autorités préoccupées par la nature politique d’un acte artistique sur le domaine public.

L’accès à l’espace public est compliqué par des procédures de demandes d’autorisation longues et incertaines, impliquant différents niveaux des pouvoirs publics et des services de sécurité. Un long travail de médiation et de pédagogie est nécessaire vis-à-vis des autorités. Ce travail de longue haleine a toutefois porté ses fruits dans le cas de Nassim el Raqs, parvenu en quelques années à installer une relation de confiance avec les autorités, basée sur la qualité des propositions artistiques, la cohérence et la longévité du projet. Les motivations de l’artiste égyptien qui crée dans l’espace public en Egypte, du moins au vu des artistes que nous avons pu accompagner, sont multiples :

l’espace public est considéré à la fois comme une alternative au manque de lieux de diffusion (de tels lieux manquent en effet en Egypte), comme un espace de rencontre entre des publics éloignés de l’offre culturelle et des oeuvres chorégraphiques qui sont encore peu diffusées, mais aussi comme un lieu de revendication, notamment dans le climat actuel de défiance vis-à-vis des autorités, qui restreignent de plus en plus les moyens et les espaces d’expression.

Les incursions artistiques dans l’espace public ne datent pas de la révolution, le processus était déjà entamé avant 2011, mais cette dernière a amplifié ce besoin, cette nécessité de se réapproprier l’espace public, même si tout récemment nous assistons à un phénomène inverse de repli, pour des raisons liées aux contraintes sécuritaires grandissantes.

-Lucien Ammar-Arino


Le Centre Rézodanse [Alexandrie-Egypte] est à la fois un espace de travail et un lieu où de nombreux projets culturels sont mis en œuvre et organisés. Fondé en 2008, sa démarche mêle des actions de formation, de sensibilisation des publics, et de diffusion. Convaincu du rôle de la danse dans l’éducation, il œuvre pour son développement et sa mise en valeur en Egypte, pour l’affirmation de la diversité culturelle de la société égyptienne, et le renforcement du lien social. www.rezodanseegypte.com